Pour l'insertion des jeunes
L'été,
voilà pour de nombreux jeunes la saison non pas du soleil et de la
plage, mais de la galère et de l'angoisse, à la recherche d'un
petit boulot, le premier, ou un de plus. Beaucoup de lycéens
préfèrent continuer leurs études et s'orientent vers des cursus en
alternance ou vers les universités et les IUT. Contrairement à ce
que l'imagerie populaire avance, où des jeunes ébouriffés et
encore fatigués de leurs virés nocturnes sont l'apanage de
l'insouciance, malheureusement, nous sommes de plus en plus nombreux
à stagner, "jeune en panne cherche patron à engraisser",
coincés, sans logement autonome, sans boulot, sans avenir...?
De
nombreuses classes, dites professionnelles, préparent activement les
jeunes au monde du travail en les y émergeant longuement avant leurs
examens, mais que dire de plus glorieux pour les défendre. On
pourrait les comparer à des classes poubelles où l'éducation
nationale se déleste d'élèves gênants car trop compliqués à
gérer pour notre système scolaire.
Cette jeunesse gâchée,
propulsée dans le monde du travail, maintenant dès 14 ans, y
restera jusqu'à plus de 60 ans bientôt et n'aura jamais rien connu
d'autre que le travail, souvent manuel, usant et pathogène.
Les
autres qui s'orientent vers des cursus d'études supérieures
connaitront les jobs, les petits boulots à la chaîne, et
apprendront à devenir obéissants et flexibles à volonté, pour le
plus grands plaisir de leurs employeurs qui amassent patiemment les
fruits du travail de leurs salariés, sous-payés car au SMIG, en
temps partiel la plus part du temps, ils occupent des postes sous
qualifiés ne nécessitant aucune réflexion, les lobotomisant peu à
peu. L'intérim est une autre forme du contrôle de la jeunesse par
le patronat avide de toujours plus d'argent, tend à rendre toujours
plus disponible une population qui n'a déjà plus que le droit de
travailler et de se taire.
Dans ce climat incertain, où peu de
jeunes peuvent louer sans l'aide des parents un appartement
convenable, ni même poursuivre, faute de financement, ses études
qui permettraient de faire valoir un savoir faire professionnel et de
négocier un salaire décent; on trouve nombre de chômeurs qui
poussent également les mêmes portes que nous, et entrent en même
temps en concurrence avec nous. «Le poste sera accordé au plus
corvéable des deux» semblent hurler certaines offres d'emplois ne
nécessitant ni qualifications, ni expérience spécifique.
C'est
en cela que la JC et le PCF sont utiles, car ils avancent des idées
pour vivre autrement, pour vivre dignement. Pour sortir du mode
d'exploitation actuel des forces vives de la nation, productrices des
richesses ; pour mettre fin à l'esclavage moderne, et enfin aller
vers une société émancipatrice ou chacun pourrait s'épanouir au
travail, ou au moins, vivre de celui-ci.
Etienne Grollemund