Une réforme qui ouvre la porte à une grave crise politique en Grande-Bretagne
Dès lors, les universités britanniques liées aux hautes sphères de la finance peuvent, avec l'accord de la coalition élitiste du gouvernement de David Cameron, demander £ 9, 000 d'inscription. Déjà que la plupart des étudiants britanniques finissent leur cursus universitaire endettés, les puissants en rajoutent une couche supplémentaire. Mais les étudiants assurent qu'ils continueront leur combat face à cette injustice qui ouvre une grave crise politique dans le pays
Hier, le Parlement britannique a adopté de justesse (21 voix d'écart) sa loi sur l'augmentation des frais d'inscription dans les universités de Grande-Bretagne. Quel est le résultat du vote à la Chambre des Communes ? Parmi les Lib-Dems, 28 ont voté "pour la casse des universités" dont leur chef, Nick Clegg, 21 ont voté "contre" et 8 se sont abstenus. Du côté des conservateurs, 6 se sont opposés à cette loi et 2 se sont abstenus. Le Labour a voté "contre" et le reste des Tories bien sûr "pour". Voici ce qui s'est passé à l'intérieur du Parlement.
Maintenant, hors du Parlement, on trouve un autre résultat qui fait l'unanimité: 100% contre la loi sur l'augmentation des frais d'inscription à l'université. Des milliers d'étudiants, d'enseignants et de citoyens sont venus protestés contre cette réforme qui n'est qu'un début du vaste plan d'austérité annoncé par le chancellier de l'Echiquier George Osborne en juin 2010. Des dizaines d'étudiants se sont fait frappés, ressortant du cortège le visage ensanglanté et pourtant "ils sont responsables de tous les problèmes de la société" d'après David Cameron. Après huit mois au 10 Downing Street, le gouvernement de coalition a perdu toute légitimité et selon certains, Nick Clegg, celui qui durant la campagne électorale s'est opposé à ce projet et qui aujourd'hui en est l'un des instigateurs, a perdu toute une génération d'électeurs.
Le cauchemar qui a duré treize ans par le règne d'un New Labour au service des puissances financières, continuateur du thatchérisme, et la perte de légitimité à la fois des Conservateurs et des Libéraux-Démocrates a ouvert une très grave crise politique en Grande-Bretagne qui risque de faire tache d'huile sur le reste de l'Europe...
Arnaud Albagnac