Retour sur l'immolé de la CAF de Mantes la Jolie

Le 8 août dernier, un homme s'est rendu à un rendez vous avec son conseiller de la Caisse d'Allocations Familiales de Mantes la Jolie (78). Durant l'entretien, il a sorti un liquide inflammable et s'en est aspergé. La CAF avait coupé le versement de son RSA au mois de mai, car il manquait des pièces justificatives. Cet homme a donc vécut 4 mois sans aucun revenu. Dimanche 13 août, ce quinquagénaire est décédé des suites de ces brûlures à l'Hôpital Saint Louis de Paris.

Ce drame traduit très bien l'état d'esprit que ressent une partie de la population qui se sent délaisser. Il n'est pas normal que des familles puissent être privées de revenus, à cause de la bureaucratie. De même, le parcours d'insertion des bénéficiaires est une étrangeté sans nom. A partir du moment où le bénéficiaire est suivi par Pôle Emploi, la CAF ne va pas l'orienter vers un autre organisme de réinsertion. Or, à partir où l'on passe de l'Allocation de Retour à l'Emploi à un revenu de remplacement (RSA, ASS...), la personne peut rencontrer des problèmes que Pôle Emploi ne peut pas résoudre. Le service public de l'emploi n'a qu'une mission : c'est le retour à l'emploi. Mais un bénéficiaire du RSA a d'autres besoins, dont une perte de confiance en lui. Et tant que ce problème de confiance ne sera pas réglé, la recherche d'emploi rentre dans un cercle vicieux.