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Jeunes Communistes de l'Hérault
8 septembre 2012

Le Printemps Erable

 Depuis 2007, un étudiant québécois paye 2 168 dollars canadiens (dans la suite de l'article, nous utiliserons le symbole $ au lieu de dire « dollars canadiens ») (soit 1 700€) par an pour pouvoir étudier dans les universités publiques. Et ce conformément au Pacte International Relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels, dont le Canada est signataire. Ce pacte, dans son article 13, précise bien que «  L'enseignement supérieur doit être rendu accessible à tous en pleine égalité, en fonction des capacités de chacun, par tous les moyens appropriés et notamment par l'instauration progressive de la gratuité. ». Au niveau mondial, il n'y a que, quasiment, l'Arabie Saoudite et la Mauritanie, qui ne l'ont jamais ratifié.

Le 18 mars 2011, le gouvernement provincial de Jean Charrest (PLQ, centre droit), décide, dans sa proposition de budget, de revoir les frais d'inscriptions, pour qu'ils passent à 3 793 $ (3 041€). Seulement les principaux syndicats étudiantes, le cumul des différents frais avoisinera les 4 500$ (3 610€).

La situation financière des étudiants est catastrophique. 40% d'entre eux ne perçoivent aucune aide de leur famille, 50% vivent avec 1 016 $ (815 €), sachant que le seuil de pauvreté est de 1 360 $ (1 090 €), 80% cumule études et travail à temps plein. D'après la Fédération Etudiante Universitaire du Québec (FEUQ) , 65% des étudiants finissent leur parcours universitaire endettés, avec une dette moyenne de 14 000 $ (11 227€).

Cette hausse provoque la plus longue grève étudiante chez nos cousins. Dès le 22 mars 2012, elle a été suivie par plus des ¾ des étudiants. Un mouvement anti grève a vu le jour, sous le Mouvement des Etudiants Socialement Responsables du Québec, rassemblant moins de 10% des étudiants. Cette association est très proche du parti au pouvoir, comme c'est bizarre. La grève a eu des répercussions dans tous l'Occident, grâce aux réseaux sociaux, s'inscrivant dans les mouvements internationaux des Indignés, des 99% et des Occupy.

Le gouvernement provincial a proposé aux organisations syndicales de salariés et d'étudiants un étalement de la hausse. Pour les manifestants, ça n'a pas été suffisant. Les défilés nocturnes ont continué. Pour les contrer, le gouvernement a sorti la loi 78 (très connue des geeks), qui interdit l'entrave à l'enseignement et encadre plus durement le droit de manifester. Avec cette loi, les organisateurs doivent soumettre le trajet 8 heures avant et ils deviennent responsables des débordements. Les appels à manifester sur les réseaux sociaux sont considérés comme des appels à la casse, et sont des preuves, valables devant la Justice. Les injonctions de reprise des cours sont certes abrogées, mais pas les outrages à la Cour. Or, il n'existe qu'un outrage, celui fait par le syndicaliste étudiant, Gabriel Nadeau-Dubois. Le PLQ arrive à proposer une loi pour une seule personne. Des citoyens lambda ont rejoint les manifestations, indignés par la loi 78. Tous les soirs à partir de 20 heures, des concerts de casseroles ont été organisés dans toutes les villes.

Après 14 semaines de grèves, le 14 mai, Line Beauchamp, Ministre de l'Education et Vice Première Ministre, démissionne. C'est Michelle Courchesne qui la remplace, tout en restant Présidente du Conseil du Trésor (agence provinciale qui gère les infrastructures publiques, la fonction publique et l'assurance maladie). Les responsables étudiants, des universités et des membres du Gouvernement se rencontrent pour de nouvelles négociations. Mais pour la nouvelle ministre, les étudiants ont durci.

Dès le 7 juin, les manifestants se sont dirigés vers l'Ile Notre Dame, au milieu du Saint Laurent, pour bloquer le Grand Prix F1 du Canada.

Le 1er août, après plus de 150 jours de grève, 3 203 arrestations et 41 blessés, le Premier Ministre a décidé d'organiser des élections qui ont eu lieu le 4 septembre dernier et a vu la victoire du Parti Québécois (social démocrate), soutenu par les manifestants. Il a eu 54 sièges sur 125, le PLQ 50. Le reste, pour les progressistes de la Coalition Avenir Québec et de Québec Solidaire. Désormais, la Première Ministre est Pauline Marois, qui pendant la grève, a été députée et a combattu ouvertement la loi 78. Le jour de son investiture, un anglophone a tiré sur les partisans avec un fusil mitrailleur proche de la fameuse Kalachnikov AK47 et un pistolet. L'homme, Richard Henry Bain, n'est pas connu de la police, mais traité pour des problèmes mentaux, possèdent les armes légalement, vu qu'il est chasseur (donc au Canada, on chasse le caribou à la Kalachnikov?)

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