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Jeunes Communistes de l'Hérault
29 septembre 2012

Emploi au 29/09 : actions en justice et luttes

A la veille de la manifestation contre la ratification du Traité de Stabilité, de Coordination et de Gouvernance, le Gouvernement Ayrault a publié les chiffres du chômage d'août 2012. Désormais, l'Etat compte 3 millions de chômeurs, qui n'ont pas du tout travaillé en août. Mais, en comptant ceux qui ont travaillé en temps partiel, ils sont 4 millions. Et ce n'est pas fini. Le TSCG, qui imposera la rigueur à perpétuité, détruira les emplois restant. Le Ministère de l'Economie a, d'ores et déjà annoncé la fermeture de trésorerie publique, de douane, et la suppression de fonctionnaires chargés de l'application des politiques financières des différents ministères. Soit près de 3 000 emplois perdus, donc autant de chômeurs en plus. La Grèce doit subir un 9ème plan d'austérité. Résultat:sa dette publique a augmenté de 25%. Il n'y a pas d'arguments plus forts contre cette austérité. En Grèce et en Espagne, des manifestations ont eu lieu. La police, des fonctionnaires à la solde du capitalisme, a chargé. Dans le royaume espagnol, les affrontements provoqué par la Gardia Civil ont blessé plus d'une soixantaine de personnes venues manifester pacifiquement. Au Portugal, le gouvernement social démocrate de Pedro Passos Coelho a reculé face à la grogne populaire. C'est pour cela qu'on se doit d'être les plus nombreux possible le 30 septembre à Nation.

Le 11 septembre dernier, un chômeur en fin de droit de 54 ans, a porté plainte contre son Agence Locale pour l'Emploi, pour absence de suivi et Pôle Emploi se voit obliger de lui trouver un emploi. Cet ancien cadre de Veolia, licencié en 2009, n'a été convoqué que 3 fois en 3 ans. De plus, il a été à la recherche d'un emploi  Le Comité National CGT des Privés d'Emploi, à l'origine de cette action judiciaire, a annoncé que cette première sera suivie d'autres. Une action de groupe est même envisagée. Il faut dire qu'avec la crise, il y a de plus en plus de chômeurs, sans de moyens, surtout humains, supplémentaires. A Agde, un privé d'emploi, inscrit depuis 10 ans, a trouvé une formation de 3 mois pour la rédaction de son CV.

Dans le même temps, une femme de 37 ans a voulu passer un bac pro en secrétariat. Pour se faire, elle a dû faire des stages en entreprise. Elle a réussi à entrer à Pôle Emploi pour ses périodes de formations en entreprise. La direction de l'Agence lui a promis un CDI, par une lettre envoyée à son centre de formation, si elle acceptait d'abandonner ses études. En réalité de CDI, elle a cumulé 8 CDD en 3 ans, sans observer les mois de carence obligatoires. A l'annonce de la création de postes par le Président Hollande, elle a postulé. La direction lui a répondu qu'elle n'a pas été prioritaire, pourtant ses responsables la flattent continuellement pour ses compétences, et ne lui a proposé que des CDD à perpétuité. Aidée par 2 syndicats CGT (Privés d'Emplois et Pôle Emploi), elle a assigné son employeur en justice pour être embauchée.

D'autres salariés mènent des actions en justice contre leur employeur. A Condé sur Noireau (14), les salariés de Honeywell luttent pour deux causes : le maintien de leur usine en Normandie et la reconnaissance des maladies dues à l'amiante, présente dans les machines. Cette usine, qui appartenait successivement à Valéo puis à AlliedSignal, produit des plaquettes de freins et va fermer d'ici juin 2013. 70% de sa production est vendue à PSA, dont nous vous en parlons souvent. D'ailleurs, avant la fin de ce billet, nous en reparlerons. Pour l'amiante, les salariés demandent qu'un suivi médical individuel (comme la loi le prévoit) soit effectif après la fermeture de l'usine. Dans ce combat, ils sont soutenus par l'unanimité du Conseil Municipal et du Conseil d'Agglomération. Les salariés ont écrit aux autres élus (conseillers généraux, régionaux, parlementaires...) pour avoir leur soutien. Vous pouvez apporter le votre, en signant la pétition, que vous trouverez en cliquant ici. Une ancienne intérimaire, exposée à la poussière d'amiante durant 10 ans, par périodes, s'est vue reconnaître comme victime de l'amiante. Une première victoire qui, espèrant le, en amènera d'autres.

Pour d'autres camarades en lutte, l'histoire se finit beaucoup moins bien. Les Sodimédical, qui comme les Doux, PSA, Sanofi, Crédit Foncier de France, Fralib... étaient les invitées d'honneur de la dernière Fête de l'Humanité, qui malgré leur fatigue causée par 2 ans de luttes, avaient cette énergie et cet espoir quand nous les avions saluées, ont reçu un coup de massue terrible cette semaine. 33 victoires en justice, pour annuler le Plan Social, pour obtenir leur salaire. 1 défaite : celle qui s'est déroulée au Tribunal de Commerce de Reims. Les juges ont décidé que Sodimédical fait désormais du passé, tout comme 78 autres entreprises en France, cette année. L'avocat n'a même pas eu le temps de plaider en faveur d'une audience publique. Et avec cela, comment voulez qu'un Rmiste soit serein quand il est convoqué au tribunal pour dettes. En avez entendu dans les médias ? Nous pas. Heureusement qu'il y a que nous faisons parti du réseau des internautes du Front de Gauche, car les médias étaient trop occupés ce jour là à nous parler des seins de Kate et d'un film qui n'existe pas. Dans les années 80, Renaud chantait « L'information pour ces mecs là C'est d'effrayer l'bourgeois l'prolo A coups de chars russes d'Ayatollah ». Aujourd'hui, il pourrait parler de sexe, de reines pour faire bander le prolo et d'Arabes qui tuent des ambassadeurs à cause d'un film qui n'existe pas pour faire gueuler les faschos.

Nous vous avons dit que nous reparlerons des PSA, et comme toujours la JC34 tient ses promesses. Avant de défiler avec banderoles dans les allées de la Fête de l'Huma, les salariés d'Aulnay s'étaient donnés rendez vous, le vendredi 14, au péage de Senlis, la barrière qui symbolise la fin de la concession et l'arrivée sur Paris de l'A1, l'autoroute la plus empruntée de France. L'Autoroute Paris Lille est gérée par la Société des Autoroutes du Nord et de l'Est de la France, dont un des actionnaires est la Société Foncière Financière de Participation, la holding financière... de la Famille Peugeot. Le but des travailleurs privés : comme la famille Peugeot va les empêcher de gagner leur vie, ils avaient empêché la famille (telle qu'on la voit dans les films sur la mafia) de toucher une journée de revenus. Une autre action des Aulnay : vouloir s'inviter à l'Elysée. Un seul bémol : un incident de personne (autrement dit un suicide) sur le RER B. La devise des camarades reste et restera « On lâche rien ». Aulnay n'a rien lâché. Ce n'est pas un suicidé qui les a empêché de se rendre sur les Champs, où il n'y a pas seulement le palais présidentiel, mais aussi la boutique qui vend également les produits de PSP, l'autre marque Peugeot, qui fabrique les poivrière.

Dans le même temps, Carlos Goshn, le PDG de Renault Nissan, l'autre constructeur français, demande que l'Etat (actionnaire à 15% de la marque au losange) et les salariés fassent des efforts en vue d'améliorer la compétitivité des ses usines hexagonales. Si au moins un Français ne produirait pas en 35h ce qu'un autre européen fabrique en 40h, on pourrait comprendre ce besoin de compétitivité. Ce n'est pas le cas.

Pour finir avec le volet automobile de l'automobile, alors que le Salon de l'Automobile ouvre ses portes ce week-end, le Ministre du Redressement Industriel, Arnaud Montebourg, a fustigé, avec raison, le constructeur coréen, Kia, présent en France également sous la marque Hyundai, qui a vu ses ventes augmentés du tiers rien que durant le mois de juillet. Le succès du groupe basé à Séoul se résume dans une gamme de voitures proposant plus d'équipement, moins chers que ses concurrents européen, mais bien sûr, au détriment du social dans ses sites industriels. Pour Montebourg, les clients de Hyundai Motor Company sont complices du dumping social pratiqué par la famille Chu. Si on veut que les Français ne roulent qu'en Renault ou en Peugeot Citroën, il faudrait qu'ils aient le pouvoir d'achat pour. De plus, c'est l'Etat qui autorise l'invasion commerciale de produits asiatiques.

Le Ministre du Redressement Industriel a eu un autre rendez vous cette semaine. Il s'est rendu en Lorraine, à Florange exactement, pour rencontrer l'intersyndicale d'ArcelorMittal. Lakshmi a informé le gouvernement de sa décision de fermer les Hauts Fourneaux lorrains. Les salariés ne sont pas dupes. Si la multinationale veut fermer Florange, ce n'est uniquement pour réduire l'offre, pour augmenter le prix de l'acier. La France a toujours besoin d'acier. L'alliage utilisé en France provient de Mittal, certes, mais de ses usines situées à l'étranger. A la fin de la rencontre, Arnaud Montebourg a annoncé que l'Etat était à la recherche d'un repreneur. Il s'est fait siffler. La sidérurgie fait partie de l'économie lorraine depuis le XVIIIème siècle. Donc les Lorrains savent battre le fer. Ils n'ont pas besoin d'un repreneur qui ne sera que là que pour engendrer les bénéfices avant de laisser mourir une région. Si le gouvernement voulait vraiment garder une industrie veille de 3 siècles en France, soit il nationaliserait, avec une interdiction d'importation pour les produits fabriqués par Mittal, soit il mettrait tout en œuvre pour aider les salariés de Gandrange à créer une SCOP.

Dans le même temps, ce ministère a également une lettre du maire de Bézons (95) demandant l'intervention de ses services pour empêcher la fermeture de l'usine locale de Revlon. L'entreprise de cosmétiques veut licencier 62 personnes, ainsi qu'une trentaine de personnes du siège à Paris. Tout Honeywell, c'est une marque étasunienne qui a racheté un fleuron de l'industrie française. Depuis la cession, le site français a perdu la production de ces principaux produits, faisant perdre à l'usine 10% de son chiffre d'affaires. Et après, les patrons peuvent dire que l'usine n'est pas rentable.

Le luxe n'est pas épargné de cette casse de l'emploi. Au Palace Opéra Concorde, la direction veut se séparer de 4 employés qui ont prévenu la police car une famille, cliente de l'hôtel situé en face de la Gare Saint-Lazare à Paris, originaire des Emirats Arabes Unis, avait séquestré leur femme, éthiopienne, à tout faire, qui recevait, comme salaire, humiliation et coups, y compris des enfants, suivant la bonne éducation de leurs parents. Elle ne pouvait pas s'échapper, vu que son passeport restait dans le portefeuille du père. Une fois les forces de l'ordre alertées, plus aucune de la famille et de la domestique. Des syndicalistes de la CGT attendent le retour de ces touristes, qui croient que leurs statut de nanti les empêche de respecter la loi, mais surtout la dignité humaine. A leur retour, à 1 heure du matin, les militants de la CGT et la police se sont occupés de la jeune femme, qui a compris que c'était son intérêt, pour que son calvaire s'arrête, de porter plainte contre ses « employeurs » pour « séquestration, violences volontaires et vol ». Au lieu de les féliciter, pour avoir libéré cette esclave, la direction a préféré les remercier, car selon la hiérarchie, les élus syndicaux ont outre passé leur fonction. Ils oublient une chose, la non dénonciation d'un délit ou d'un crime rend complice. Si la direction avait été prévenue, aurait-elle prévenu la police, au risque de perdre une famille de 10 personnes ?

Même les villes où sont originaires les ministres n'échappent pas aux délocalisations. A Nantes, le bureau Veritas veut délocaliser son service informatique, en laissant 40 salariés sur le carreau. Véritas, est très mal aimé en Bretagne. Il y a 10 ans, ce bureau a déclaré l'Erika navigable. Juste avant que sa cargaison ne souille les plages du littoral Atlantique. Comme toujours dans ce cas, Véritas n'a aucun soucis financier vu que l'année dernière, l'entreprise de contrôle à verser 120 millions d'euros de dividendes, à son actionnaire majoritaire, le Groupe Wendel dirigé par Ernest Antoine Seillières, l'ancien patron du MEDEF.

Lundi 17 septembre, le Gouvernement a annoncé que les particuliers employeurs pourraient ne plus bénéficier du forfait sur les cotisations sociales pour les personnes qu'ils emploient. Pour le salarié, il cotiserait alors comme tout autre travailleur, selon les heures effectuées et toucheraient ainsi les prestations sociales (chômage notamment) selon leur durée de travail. Les deux principales fédérations de particuliers employeurs, la Fédération des Services à la Personne et la Fédération des Particuliers Employeurs, si le gouvernement leur imposait de déclarer effectivement les heures effectuées, et si il coupait les avantages liés à l'embauche par des particuliers (déduction fiscale), le secteur connaîtrait à nouveau du travail non déclaré car les 3€ horaires d'augmentation ferait que les particuliers employeurs ne pourraient plus embaucher. Et oui le chantage que les grosses multinationales font auprès du gouvernement passent, on ne voit pas pourquoi elle ne passeraient avec des petits employeurs.

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