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Jeunes Communistes de l'Hérault
28 mai 2012

La Commune de Paris

 

Comme chaque année depuis 1880, aujourd'hui, le 25/05, les associations et partis de gauche, se sont rendu au Mur des Fédérés, mur Sud Est du Cimetière du Père Lachaise. Cette enceinte s'appelle ainsi, car le 28 mai 1871, les Communards furent exécutés par les balles versaillaises. C'est ainsi que s'est achevée la seule dictature prolétarienne du vivant de Marx, la Commune de Paris.

En 1870, le trône d'Espagne est vacant depuis 2 ans. Pendant 168 ans, il était occupé par la Dynastie de Bourbon, issu de Philippe de France, duc d'Anjou, petits fils de Louis XIV et oncle de Louis XV.

Le prince allemand Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen, cousin éloigné du roi Guillaume 1er de Prusse était candidat au trône d'Espagne. Pour Napoléon III, également cousin de Léopold, être entouré de Hohenzollern, un au sud, un autre au nord, était risqué. Il s'est donc opposé à cette candidature. Léopold lui a répondu qu'il se retirait. La France voulait rencontrer les Princes Allemands dans la ville d'Ems. Léopold a transmis un télégramme à la délégation française expliquant, diplomatiquement, son refus de s'y rendre. Télégramme qui avait été réécrit par le Chancelier de Prusse, Bismarck, en des termes moins diplomatiques. Ce qui a provoqué la colère des Français et la Guerre de 1870. La suite, annexion de l'Alsace-Moselle, capitulation de Sedan et exil de Napoléon III.

Dès l’abdication rendue publique, un gouvernement de défense nationale est formé, sous la présidence du Général Trochu. Il n'est composé que de députés républicains bourgeois de Paris. Il siège d'abord au sein de la capitale, mais ira à Tours plus tard.

Les allemands ont envahi la France, jusqu'à la Loire. Paris est assiégé à partir de septembre 1870. Les denrées deviennent rares, donc chères. Les boulangers font un pain noir, dont la recette est restée secrète (on peut se demander pourquoi, des rumeurs parlaient de pains faits de cendres). Tous les animaux deviennent comestibles, les chevaux, les chiens, les chats, les rats mais aussi les pensionnaires du Jardin des Plantes (girafes, éléphants). L'activité économique est quasiment à l'arrêt.

Les Allemands ne laissent rien sortir ni entrer dans Paris. Même pas le courrier. Pour cela, l'administration postale a été imaginative. Les facteurs mettaient les lettres dans des boules d'abord en métal puis en verre, mais l'occupant avais mis des filets sur la Seine, en amont et en aval de Paris qui les bloquaient, quand elles n'étaient pas bloquées par la glace. Certaines ont été retrouvées en 1980. Pour casser ces filets, le gouvernement  français avait décidé de faire sortir, par montgolfière, des plongeurs. Mais à cause du vent, ils se retrouvaient en Bavière, où ils furent emprisonnés. L'administration essayait les pigeons voyageurs, mais aucun ne revenait à Paris. Il existait bien le télégraphe électrique. Paris était reliée à Rouen et Lille, mais les Allemands avaient coupé le câble. Le premier, car des riverains avaient indiqué son emplacement, le second en faisant exploser un pont.

Pour fuir, on utilisait aussi les montgolfières. Certaines se retrouvaient en Norvège.

Durant le Siège, même les hôpitaux parisiens étaient bombardés, alors que 5 Etats allemands, indépendants en 1864, puis unifiés dans l'Empire, avaient signé la Convention de Genève demandant aux Etats en guerre de considérer les ambulances et les centres de soins comme neutres.

4 mois après la fin de l'Empire, les Français sont appelés à élire leurs députés, dans des conditions particulières : la moitié des départements sont encore occupés, aucune campagne n'a été organisée, hormis à Paris, 500 000 soldats sont détenus en Allemagne et ne peuvent voter, le scrutin n'a lieu que dans les chefs lieux de canton, et le même candidat peut se présenter dans plusieurs départements en même temps.

Les députés décident de siéger à Versailles. Ils signent un armistice avec Bismarck. La France doit payer à l'Allemagne un lourd tribut : 5 milliards de francs de l'époque, les territoires Alsaciens et Mosellans, l'occupation de Paris (en contrepartie du refus d'Adolphe Thiers de céder Belfort (qui faisait partie du Haut Rhin)).

Pour pouvoir payer la somme demandée par l'envahisseur, les députés refusent de payer la solde de la garde mobile parisienne. Les canons sont retirés de la ville (ils ont été achetés par souscription du peuple qui les considère comme sa propriété). Ces deux mesures, ainsi que l'occupation allemande, provoquent la colère des Parisiens.

En 1840, le roi Louis Philippe décide de fortifier Paris, afin de contrer toute occupation étrangère. C'est ainsi que naquirent l'Enceinte de Thiers, dont le tracé a été repris pour la création du Boulevards Périphérique. Adolphe Thiers, son Président du Conseil (équivalent du Premier Ministre) le convainc que le pire ennemi de la France, ce sont les Parisiens. Sur les fortifications, les canons étaient à la fois tournés vers l'extérieur, mais aussi vers l'intérieur.

C'est ors du soulèvement de février 1870 que Thiers réalise son rêve, il fait bombardé Paris. C'est le début de la Commune, opposant les Versaillais aux Parisiens.

 Pour contrer la majorité monarchiste (élue sur des listes dites pacifistes) de l'Assemblée Nationale, installée à Versailles, les Parisiens élirent un conseil municipal, composé en majorité de membres de l'Internationale Socialiste. Son drapeau fut le drapeau rouge, symbolisant le sang des ouvriers et artisans tombés lors du siège, son hymne la Marseillaise, interdite depuis le Premier Empire. Dans les semaines suivant l'élection, des mesures fortes furent prises : réquisition des logements, échelonnement des dettes, notamment celles pour loyers impayés, interdiction au Crédit Municipal de vendre les objets déposé contre argent (prêt sur gage), pensions pour les blessés, et pour les veuves et orphelins. Un journal fut interdit : Le Figaro.

Dans plusieurs ville de province, le même pouvoir de dictature prolétarienne et autogestionnaire fut mis en place. Mais l'armée de Versailles les a vite matés. Dans les faubourgs, les petits artisans s'étaient unis aux ouvriers, c'est cette union qui permit de résister pendant plus de 2 mois.

De nombreux communards sont restées célèbres : Auguste Blanqui, Jules Guesdes, Jues Valles, Louise Michel...

Durant la campagnes, deux chansons, que l'on continue de chanter aujourd'hui ont été écrites : Le Temps des Cerises (paroles de Jean-Baptiste Clément, musique d'Antoine Renard) et l'Internationale (paroles d'Eugène Pottier, d'abord chantée sur l'air de la Marseillaise, puis mise en musique en 1888 par Pierre Degeyter).

Le 21 mai, les troupes versaillaises rentre dans Paris, à cause de la trahison de Jules Ducatel, qui a laissé la Porte Saint Cloud ouverte. Les communards voulaient l’exécuter, mais il pu s'enfuir. Le Figaro lançât une souscription publique, pour aider Ducatel, elle rapporta 125 000 franc-or. C'est le début de la semaine sanglante. D'après les sources, 17 000 à 30 000 communards tombèrent dans la semaine. A chaque crime versaillais, les communards répondaient en exécutant des otages, dont l'archevêque de Paris. La semaine sanglante s'acheva par la fusillade du Père Lachaise.

Après le retour de Paris dans la République Française, des procès eurent lieu. Les peines affligées sont énormes : 93 condamnations à morts, 251 envoyés aux travaux forcés et 4 586 déportés (notamment en Nouvelle Calédonie, comme Louise Michel). La République a reproché aux fédérés d'avoir incendié des immeubles, tels que les Tuileries, la Manufacture des Gobelins, la Sainte Chapelle du Palais de Justice, le Palais d'Orsay.... Dans la presse conservatrice, les communardes étaient d'ailleurs appelées les Pétroleuses (celles qui envoyaient le pétroles pour incendier).

La Commune de Paris inspira les Révolutions Russe et Espagnole.

Le jour de la proclamation de la IIIe République, l'Assemblée Nationale, de retour à Paris, décida la construction du Sacré Cœur de Montmartre, pour expier les péchés des Communards. Le choix de la butte n'a pas été pris au hasard, depuis toujours, Montmartre est une colline sacrée. De plus l'insurrection débuta sur le point culminant de la Capitale.

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