La productivité

Les médias nous parlent beaucoup du manque de compétitivité de la France. Pour conjurer cette maladie, de nombreux experts nous disent qu'il faut plus de flexibilité, d'heures supplémentaires et moins de droits pour le salarié, d'assurance, ... Bref, pour ces experts qui nous expliquent à longueur de journée que toucher au capital sous forme d'impôts ou en plafonnant les revenus le plus haut, c'est pas bien, mais réduire les salaires des plus modestes c'est très bien, le travailleur n'est qu'un citron qu'il faut presser au maximum. Et quand le citron ne donnent plus de jus, il y en assez encore sur l'arbre. Deux choses que ces experts ne sauront jamais : c'est de vivre avec un RSA, les ASSEDIC ou le SMIC : et de travailler.

Lors d'une permanence à la Maison du Travail Saisonnier du Cap d'Agde, un gérant d'un restaurant et d'une boîte de nuit s'est plaint que ses saisonniers n'ont pas valu le coup. Il les faisait travailler 20h par jour, 7 jours dans la semaine. S'il les avaient fait travailler dans les limites de la loi, ils auraient tenus le coup.

Il faut que le patronat comprenne que le jour où l'ouvrier sera choyé, à l'abri des produits nocifs et de la pénibilité, à l'abri de tout problème financier et pouvant réaliser ses rêves, il aura plus envie de travailler et travaillera mieux, et son patron pourra gagner encore plus. Il faudrait que les experts cités au début nous sortent des études sur ce que le patron perd en argent pour la formation des personnes embauchés en CDD ou en intérim, pour qu'ils puissent être autonomes à leurs postes de travail.

Certains patrons du XIXe siècle l'avaient bien compris, notamment ceux des mines du Nord de la France. Pour éviter que les mineurs aient des soucis de logement, ils les logeaient dans les corons ou, d'autres, les logeaient dans des cités ouvrières. D'autres encore avaient mis en place un système d'assurance-maladie.