L'Aéroport de Ciudad Real

Le 20 juillet, l'Europgroupe (le comité des Ministres de l'Economie de la zone Euro) a accordé une aide aux banques espagnoles de 100 milliards d'euros. Une des raisons de la situation financière catastrophique du secteur bancaire est le financement par la Caisse d'Epargne de Castille-la Manche à hauteur de près de 250 millions (sur 500) de l'aéroport de Ciudad Réal.

Cet aéroport est le premier entièrement payés par des fonds privés, mais n'accueille plus aucun avion depuis le mois de mai. Situé à moins d'une heure de Madrid, par le TGV espagnol (dès que le gouvernement décidera de construire la gare), il aurait dû être la base low cost pour desservir la capitale ibérique. Finalement, les autorités nationales et régionales ont préféré faire atterrir les appareils des compagnies à bas coût sur le nouveau terminal 4 de Madrid Barajas.

Ciudad Real est situé dans une région désertique. En 2008, lors du lancement du chantier, son propriétaire, la société CR Aeropuertos, avait prévu de l'étendre quasi à l'infini. Il possède une piste d'atterrissage de 4 200 m, une des plus longues du monde, destinée à accueillir les Airbus A380. L'année d'après, le premier avion atterrissait. Depuis le mois de mai, les panneaux lumineux sont éteints, et les 71 salariés sont au chômage.

Le 4 septembre, un A380 s'est enfin posé sur cet aéroport. Il ne s'agit aucunement d'un vol commercial ou d'essai, mais le décor du prochain film de Pedro Almodovar, qui traite d'un avion qui doit atterrir en urgence. A quand un film sur un aéroport qui se casse la gueule financièrement ?