Vénézuela : 4e victoire pour Chavez

Dimanche 7 octobre dernier, 19 millions de Vénézueliens ont été appelés aux urnes pour élire leur président. Malgré la campagne de la presse internationale décrivant Hugo Chavez comme un dictateur, le président bolivarien a entamé son quatrième mandat après une victoire avec 54% des voix. A 20h, heure locale, (lundi 8, 2h du matin, heure de Paris), il y a eu tellement de monde devant les bureaux de vote qu'ils sont restés ouverts, alors que normalement ils auraient dû fermer à 18h.

Mis à part l'Humanité, tous les médias français ont présenté Chavez comme un dirigeant totalitaire et corrompus. Les médias n'ont aucun droit pour dire si le Vénézuela respecte ou non la liberté de la presse et d'expression, car Le Monde (en première ligne pour critiquer la révolution bolivarienne à Caracas) n'a pas publié l'intégralité une lettre signée de 120 économistes se déclarant à voter contre le TSCG. De plus, en 2005 les Français se sont exprimés contre le TCE, et nos dirigeants PS (mis à part les nonistes qui ont quitté la Rue de Solférino avec Jean Luc Mélenchon) et UMP l'ont accepté au Parlement. Chavez lui a perdu un référendum et a respecté la décision populaire. Des 2 pays, lequel est le plus démocratique ? Aucun média de l'Hexagone n'a parlé des avancées que Chavez a réussi depuis 1999, mais des lacunes du pouvoir, dont la violence et la corruption.

Après Caracas, où il y a 50 homicides par semaine, la région la plus touchée par la violence reste les districts limitrophes de la Colombie, où sévissent les narcotrafiquants et les paramilitaires, qui restent très proches de la CIA. C'est de notoriété que Capriles, le principal opposant de Chavez à la présidentielle de dimanche a été soutenu par Washington. Son cheval de bataille pour l'élection était la lutte contre la violence. Si la presse étrangère s'est engouffrée dans cette brèche, c'est qu'elle s'est basée sur les témoignages de Reporter Sans Frontières du représentant sur Béziers du Front National, Robert Ménard. Jean Guy Allard, journaliste canadien qui écrit dans Granma, le journal officiel du Parti Communiste Cubain, explique très bien les liens entre RSF et la CIA dans ses livres Pourquoi Reporter Sans Frontières s'acharne sur Cuba et Pourquoi Reporter Sans Frontières s'acharne contre Hugo Chavez. Dans cette région, la corruption est quotidienne, et bizarrement les policier connus pour être des ripoux n'hésitent à affirmer leur nostalgie du Venezuela d'avant 1999. Pour lutter contre la corruption, Chavez a créer une police fédérale, genre d'Inspection Générale des Services.

En 13 ans, El Companero Presidente a réduit la pauvreté de 49% de la population en 1999 à 25%, pourtant les caméras européennes ne sont braqués que sur le quart de pauvres, mais aussi l'analphabétisation, la faisant passer de 9% à 4%. L'inflation reste aussi très forte avec ses 18%, mais rien à voir avec les 50% d'avant Chavez. Les universités ont vu leurs inscrits multiplié par 3, grâce aux 230 millions d'euros consacrés au programme de « développement social ». Aujourd'hui, tous vénézueliens âgées de 18 à 90 ans peut suivre un cursus universitaire à moindre coût. Avant 1999, il n'y avait quasiment aucune agriculture, aujourd'hui elle représente 10% du PIB. La République Bolivarienne investit 500 millions de dollars dans le traitement de l'eau.

Pour son prochain mandat, Hugo Chavez veut combler les lacunes que nous avons vues (inflation, corruption, violence) mais continuer son combat pour que chaque Vénézuelien aura accès à l'eau en investissant 600 millions d'euros par an dans l'assainissement et la distribution d'eau potable, réduire la déforestation et les exploitations minières illégales. Il veut aussi que son pays ne vive plus que de la rente du pétrole (1/3 du PIB, 1er pays pour les réserves)

La Jeunesse Communiste de l'Hérault souhaite à Hugo Chavez la réussite mais surtout une santé lui permettant de continuer la révolution. A 58 ans, il s'est fait soigné en février pour une tumeur cancéreuse à Cuba. Selon la présidence vénézuelienne, il en serait guéri.