Article de l'Hérault du Jour du 27/10

 

L'assemblée citoyenne du Front de Gauche a organisé jeudi un débat sur le traité budgétaire européen. Citoyens, représentants politiques associatifs ou syndicaux ont répondu massivement (une centaine de personnes) à l'appel du FDG. Sébastien Denaja, député de la 7ème circonscription était également présent.

Et c'est un débat intelligent dans une atmosphère respectueuse qui s'est tenu à la Salle Georges Brassens. Cette rencontre démocratique et fraternelle a été marquée par la qualité des prises de parole.

L'absence de référendum sur le traité budgétaire européen a été largement critiquée. François Hollande avait en effet spécifié qu'il solliciterais le peuple s'il était question de transfert de souveraineté et de révision de la Constitution.

« Et c'est le cas, martèle une dame dans l'assemblée, quoiqu'en dise le Président. Le Parlement a l'obligation de présenter à la Commission Européenne son budget. C'est un abandon clair de souveraineté. S'il y a des dérives, des mécanismes automatiques sont imposés par la CE et les députés ne seront plus consultés. »

Et François Liberti, conseiller général PCF, de renchérir : « Ce traité est un pas vers moins de souveraineté des Etats. Il n'y a rien qui fasse sauter la financiarisation de l'Economie qui tue le pays. »

Pour Rose, le texte donne uniquement la place « au marché »et « non à l'être humain ».Jacques poursuit : « un débat aurait permis que la question de ce traité ne se résume pas à la dette. »

Intervention émouvante d'un membre de la Jeunesse Communiste d'Agde qui rappelait la réalité douloureuse de plusieurs de ses amis, sans travail : « Je les ai convaincus d'aller aux urnes car ils veulent un changement. Maintenant que ce traité est signé, ils m'ont demandé s'ils allaient avoir à manger. »

« Le PS nous doit des comptes »

Sébastien Andral, candidat FDG aux dernières élections législatives, a été plutôt offensif envers le parti socialiste et le député présent dans sa prise de parole « En 2005, seul le parti communiste a voté contre le traité. On se retrouve 7 ans avec le même texte. J'ai voté à gauche au 2^nd tour des législatives. Sans le FDG, le PS ne serait pas là. Il a des comptes à nous rendre. Nous avons l'impression d'avoir été floués. Ils savent que nous avons raison. Mais quand on est jeune député, on n'a peut-être pas les mains libres. »

Sébastien Denaja justifie la position de son parti : « C'est vrai que le traité n'a pas été modifié. Mais il a été rééquilibré par le Conseil Européen fin juin. Nous avons réussi à obtenir des avancées sur le pacte de croissance, la taxe des transactions financières ou la supervision bancaire par la Banque Européenne. »

Quant à la question de la souveraineté, le jeune député persiste « Il n'y a pas de perte, mais un partage. » Et de poursuivre : « Je crois qu'il faut arrêter d'être fétichiste des textes. Rien n'est jamais gravé dans le marbre. On se doit relativiser leur importance. On peut les faire évoluer, détricoter,... ».

Anne ponctuait ainsi : « Tu as le courage de venir dans l'arène ici mais pas de tenir tête aux tiens. » Voilà qui est dit.