Quand un comité citoyen rencontre un député socialiste

Le 25 octobre dernier, le comité citoyen de Sète a invité Sébastien Denaja, le député de la Septième Circonscription de l'Hérault à se justifier sur le vote sur le TSCG. Cette invitation lui a été transmise le 29 septembre, lors d'une manifestation devant la permanence parlementaire sur l'Ile Singulière, à la veille de la manifestation nationale organisée à Paris.

La JC, tout comme le PC et l'ensemble du FDG, se bat contre ce traité. Les parlementaires qui l'ont signé ont accordé le pouvoir que le peuple leur a donné, via le biais de l'élection, à une instance non élue, la Commission Européenne, et qui aura le dernier mot lors de l'élaboration du budget national. Le budget donne l'orientation financière de la politique d'un gouvernement. Si le budget est refusé, la politique ne sera pas exécutée. Donc, dorénavant, le Parlement peut voter la meilleure des lois (même si la JC reconnaît que, comme c'est le PS qui détient la majorité à l'Assemblée Nationale et au Sénat, ils ne vont que voter que des lois modérées, dans le meilleur des cas), mais la Commission pourra bloquer cette loi. Un traité qui impose des normes pour le budget de 17 pays sans imposer une politique fiscale commune est voué à l'échec. Si l'Europe était si pressée de supprimer les dettes, il faudrait modifier les statuts de la BCE, pour qu'elle puisse prêter à taux nuls aux Etats sans passer par des banques privées.

Mais revenons à la soirée du 25 octobre.

Ce débat a permis que les électeurs FDG de la circonscription, qui ont fait gagné Denaja (Sébastien Andral, le candidat FDG a rassemblé 9% ; Denaja n'a été élu que de 6% face à l'UMP d'Ettore ; sans le FDG, Denaja n'aurait pas gagné.), de lui expliquer le pourquoi de leur déception. Pour se défendre, le député a approuvé le TSCG en raison du Pacte de Croissance, qui ne prévoit rien pour l'emploi et le pouvoir d'achat de la majorité du peuple français. Rien que dans la ville d'Agde, deuxième ville en population de la circonscription, il y a 8 000 personnes qui ne mangent que grâces aux associations (Secours Populaire, Restos du Cœur, …). Pour lui, qui en dehors de son mandat de député, est juriste, un texte législatif « n'est pas gravé dans le marbre ». En espérant que la Commission Européenne ait la même vision que lui...

Pour l'Union de Ville de la JC d'Agde, ce débat a été très important. Il faut que la nouvelle génération des progressifs ne soient plus les bénis oui oui systématiques des sociaux libéraux. Si Denaja vote tous les textes proposés par son parti, pour faire évoluer sa carrière, il va droit dans le mur. Il est hors de question qu'on puisse accepter que le PS fasse la même politique que Sarkozy. Si les électeurs de Denaja, dont beaucoup sont des trentenaires qui n'ont jamais voté, sont déçus de la social démocratie, ils reviendront des abstentionnistes. Denaja a été élu dans une triangulaire avec le FN. Veut-il connaître, dans 5 ans, la même aventure que Jospin en 2002 ?

Cette réunion publique a été aussi l'occasion, pour la JC d'Agde, de dire au représentant du peuple de la région sétoise, agathoise et piscénoise (qui ne doit pas croire qu'il représente le parti dans sa circonscription) que le changement doit venir au plus vite. Des contacts ont été établis par les réseaux sociaux, dans un premier temps. Cette rencontre a été l'occasion de confirmer de ce qui est écrit est confirmé dans la vie réelle. Durant le débat, Sébastien Denaja a démontré qu'il était un lecteur assidu du blog. Il a d'ailleurs essayé de répondre à nos attaques. S'il a voulu nous convaincre, il s'est trompé.