La libération d’Aung San Suu Kyi

Voici une femme, une politicienne birmane, un symbole de la résistance, et de la liberté dont il faut parler !

Aung San Suu Kyi, a été libérée le 13 novembre après bien des combats ! Elle aura passé quinze ans enfermés, en majorité en résidence surveillée par la junte militaire Birmane, sans contact avec le monde extérieur, elle ne connaît pas ses petits-enfants, et n’aura pas vu ses deux fils pendant près de dix ans !

Elle est la fille de Aung San, général qui a participé à l’indépendance de la Birmanie en 1947 et de Daw Khin Kyi, une ancienne ambassadrice birmane à Delhi en Inde.

Après avoir obtenu ses diplômes à Oxford, Suu Kyi revient en Birmanie pour s’occuper de sa mère souffrante, en 1988 où elle est prise dans une manifestation étudiante qui provoque la chute du général au pouvoir, Ne Win.

Le 27 septembre 1988, avec d’anciens généraux, elle fonde la Ligue Nationale pour la Démocratie, (LND). Mais en 1989, elle est arrêtée par la junte militaire, le groupe qui détenait à ce moment le pouvoir, lui propose la liberté à condition qu’elle quitte le pays, mais elle refuse : elle sera placée en « liberté » surveillée.

La junte met en place des élections sous la pression populaire, qui en 1990 seront très largement gagnés par la LND, alors que Suu Kyi doit occuper le poste de Premier ministre, les résultats sont refusés. Soulignons le fait que Aung San Suu Kyi recevra le prix Nobel de la paix l’année suivante !

Le pouvoir veut absolument s’en débarrasser, et lui propose d’aller voir son mari atteint d’un cancer en Angleterre, elle refuse de peur de ne pouvoir revenir. Elle ne le reverra jamais, il meurt en 1999.

Après, plusieurs négociations des Nations Unies, la pression des associations du monde entier, des manifestations… Aung San Suu Kyi surnommée la « dame de Rangoon » est libérée le 13 novembre 2010, toutefois après la pseudo-élection organisée quelques jours avant. On la voit aux grilles de sa résidence assignée, souriante et heureuse mais très amaigrie parlant à la foule nombreuse venue la soutenir. Elle rejoindra plus tard le siège de son parti la LND, et quelques jours après elle reverra enfin un de ses fils.

Cette femme exceptionnelle aura sacrifié sa vie familiale pour servir la cause de la Birmanie, son pays, et en faisant honneur à son père qui s’était lui même battu pour la liberté et la démocratie !

Sabrina Ould-Aklouche

Comments

[Pierre MARTIAL]

Bravo et merci pour votre texte. Aung San Suu Kyi, libérée, a encore besoin de nous pour la démocratisation et le développement de son pays face à une junte militaire fermée et dangereuse.
Merci à l'avance de votre aide.
Pierre MARTIAL
Porte-parole Collectif France Aung San Suu Kyi